18/4/09

Locus Solus, de Raymond Roussel (y II)

Raymond Roussel, Comment j’ai écrit certains de mes livres:
Je me suis toujours proposé d’expliquer de quelle façon j’avais écrit certains de mes livres (Impressions d’Afrique, Locus Solus, l’Étoile au Front et la Poussière de Soleils).
Il s’agit d’un procédé très spécial. Et, ce procédé, il me semble qu’il est de mon devoir de le révéler, car j’ai l’impression que des écrivains de l’avenir pourraient peut-être l’exploiter avec fruit.
Très jeune j’écrivais déja des contes de quelques pages en employant ce procédé.
Je choisissais deux mots presque semblables (faisant penser aux métagrammes). Par exemple billard et pillard. Puis j’y ajoutais des mots pareils mais pris dans deux sens différents, et j’obtenais ainsi deux phrases presque identiques.
En ce qui concerne billard et pillard les deux phrases que j’obtins furent celles-ci :
1° Les lettres du blanc sur les bandes du vieux billard…
2° Les lettres du blanc sur les bandes du vieux pillard.
Dans la première, « lettres » était pris dans le sens de « signes typographiques », « blanc » dans le sens de « cube de craie » et « bandes » dans le sens de « bordures ».
Dans la seconde, « lettres » était pris dans le sens de « missives », « blanc » dans le sens d’ « homme blanc » et « bandes » dans le sens de « hordes guerrières ».
Les deux phrases trouvées, il s’agissait d’écrire un conte pouvant commencer par la première et finir par la seconde.

(…)

Ce procédé, en somme, est parent de la rime. Dans les deux cas il y a création imprévue due à des combinaisons phoniques.
C’est essentiellement un procédé poétique.
Encore faut-il savoir l’employer. Et de même qu’avec des rimes on peut faire de bons ou de mauvais vers, on peut, avec ce procédé, faire de bons ou de mauvais ouvrages.
Locus Solus a été écrit ainsi. Mais là je ne me suis plus guère servi que du procédé évolué. C’est-à-dire que je tirais une suite d’images de la dislocation d’un texte quelconque, comme dans les exemples d’Impressions d’Afrique que j’ai cités en dernier. Une fois, le procédé y reparaît dans sa forme primitive avec le mot demoiselle considéré dans deux sens différents ; encore le second mot a-t-il subi une dislocation qui se rattache au procédé évolué :
1° Demoiselle (jeune fille) à prétendant ; 2° demoiselle (hie) à reître en dents.
Je me trouvais donc en face de ce problème : l’exécution d’une mosaïque par une hie. D’où l’appareil si compliqué décrit pages 35 et suivantes. C’était d’ailleurs le propre du procédé de faire surgir des sortes d’équations de faits (suivant une expression employée par Robert de Montesquiou dans une étude sur mes livres) qu’il s’agissait de résoudre logiquement. (On a fait beaucoup de jeux de mots sur Locus Solus ; Loufocus Solus, Cocus Solus, Blocus Solus ou les bâtons dans les Ruhrs, Lacus Salus (à propos du Lac Salé de Pierre Benoit), Locus Coolus, Coolus Solus (à propos d’une pièce de Romain Coolus), Gugus Solus, Locus Saoulus, etc. Il y en a un qui manque et qui, il me semble, méritait d’être fait, c’est Logicus Solus.)
Je sais que j’ajoutai à prétendant des mots dont je tirai tout ce qui se rapporte au reître ; je ne me souviens que du premier : prétendant refusé, dont je fis rêve usé (rêve flou) ; d’où le rêve du reître.
Je me rappelle aussi que je me suis servi de plusieurs vers de mon poème la Source (du volume la Vue). Mais ceci seulement est resté précis dans mon souvenir :

Elle commence tôt sa tournée asticote
Ailé coma . . Saturne Élastique hotte
Avec un parti pris de rudesse ses gens
Ave cote part type rit des rues d’essai sauge. En
(type des rues rit d’essai sauge)
Qui tous seraient
Qui toux sert

On trouvera dans l’épisode du coq Mopsus (pages 430 et suivantes) : ailé (le coq ailé) coma (immobile comme dans le coma) ; Saturne (mis en communication avec Saturne) ; puis la hotte élastique, l’ave ; puis (fin de la page 441) le rire provoqué chez Noël par Mopsus offrant une fleur de sauge à Faustine.
Le dé orné des inscriptions « L’ai-je eu, l’ai-je, l’aurai-je » vient du mot déluge (dé l’eus-je). Ici je mis « l’ai-je eu » au lieu de « l’eus-je », craignant que dé l’eus-je ne laissât transparaître le procédé.
Je ne me rappelle rien d’autre touchant Locus Solus.


Leyendo este fragmento de
Comment j’ai écrit certains de mes livres comprendo que intentando entender el texto en francés no he conseguido “comprender” el texto, su artificio. Sólo he rozado el contenido, “lo que se cuenta” y he perdido la comprensión de lo que Locus Solus es.
Y aún así, quedándome en la superficie, entiendo que la novela es un texto perturbador.
Locus Solus fue publicado en 1914. Situarlo en su contexto histórico resulta desconcertante ya que parece una obra más decimonónica que del siglo XX en lo que respecta a lo que se cuenta. Si es posible emparentarla con, por ejemplo, algunos aspectos de las obras de Jules Verne, la distancia entre ambos autores es considerable. Sin embargo ambos comparten su fascinación por el Maquinismo como fuerza motora del progreso.
De esta manera no hay otra forma posible de imaginar Locus Solus, la mansión de Canterel, como un lugar frío e inhumano en el que la técnica ha suplido a los sentimientos y las máquinas a las personas (o éstas se han convertido en máquinas)
Locus Solus es una galería de asombrosos prodigios. Y uno tendría la tentación de considerarla en parte como obra de ciencia-ficción. Pero todos esos avances técnico-científicos no se emplean para hacer hipótesis sobre el futuro, como es habitual en ciencia-ficción. Roussel emplea ese recurso para recrear el pasado. Es, cuando menos, paradójico.
A no ser que se entienda desde las premisas del artificio narrativo que se impone Roussel. Y es esa misma construcción poético-mecánica la que le da a toda la novela ese aspecto gélido e inhumano, despojada de toda consideración moral y sentimental. No hay más lógica en L
ocus Solus que la de la propia construcción del texto que nos describe una sucesión de maravillas sin parangón movidas por diferentes artificios químicos, físicos e incluso psicológicos, en el que los seres humanos forman parte del entramado mecánico y repetitivo que los mueve. Roussel, a través de Canterel, nos sitúa ante una representación del mundo pasado mediante improbables innovaciones científicas, en la que, como lectores, ocupamos el lado de los espectadores.



Así vemos un artefacto suspendido en el aire que gracias a las previsiones climatológicas que Canterel es capaz de hacer con una antelación pasmosa, y movido por, no es broma, una especie de energía solar, dibuja un amplio mosaico que forma un dibujo en el suelo compuesto por innumerables dientes humanos de distintos grados de coloración. Una piscina en forma diamante repleta de un líquido que permite respirar cuando te sumerges en él, en el que bucean, junto a otras maravillas, una mujer, un gato sin pelo y la cabeza de Danton que responde a ciertos estímulos eléctricos. Y, claro, el gran escenario de los cadáveres reanimados con resurrectina condenados a repetir una y otra vez los actos más relevantes de sus vidas ante un público convenientemente protegido del espectáculo por un cristal, el mayor ejemplo de la frialdad mecánica de la exhibición de Canterel.
En todo ello podemos encontrar la poética de la máquina, de la recreación de la vida, de la creación artística programada. Resulta una sucesión de caducos dioramas en el que se nos muestran escenas del pasado o una colección de autómatas de principios de siglo XX en los que la intención de imitar la apariencia humana da resultados esperpénticos e incluso aterradores.
(Lo digo yo, para quien el Museo de Autómatas de El Tibidabo, en Barcelona, supuso la mayor fuente de pesadillas y horrores)
La narrativa de
Locus Solus se caracteriza por su poética, su estructura y por lo sorprendente, en todos los aspectos, de su propuesta. Pero creo que le falla el aspecto humano… tal vez sea eso lo que nos quiera mostrar Roussel, la deshumanización del artificio, la inhumanidad de la máquina.
Se debería atravesar el capítulo cuatro e intentar olvidar la resurrectina, pero, quien sabe si por uno de esos azares del método narrativo de Roussel, a continuación debemos enfrentarnos a la historia de Lucius Egroizard enloquecido súbitamente al ver a su hija de un año odiosamente pateada hasta la muerte por una banda de asesinos bailando la giga. Egroizard recibe tratamiento en Locus Solus de manos de Canterel quien pone a su disposición los más enrevesados instrumentos mecánicos de forma que pueda recrear los momentos más desgraciados y traumáticos de su vida y también para recrear la presencia de su hija muerta. Egroizard es un genio enloquecido por el dolor y Canterel, en lugar de ayudarle a sanar, parece maravillarse con la capacidad creativa del demente.
Entonces me quedo helado. Comprendo
Locus Solus como el monumento literario que es. Pero también noto el frío helado del viento que sopla entre los árboles del jardín. Locus Solus es un espectáculo de horrores. Locus Solus es un artificio construido a mayor gloria del propio artificio.
Y no entro en la mansión. Me quedo en el jardín mientras anochece y las sombras empiezan a insinuar los horrores vistos y se deja oír un susurro como una cantinela de una pandilla de borrachos criminales que cantan mientras bailan “
one of us, one of us


Un retrato de Martial Canterel seguido de una descripción de Raymond Roussel o viceversa:

Après l'arrivée du dernier convoqué, le maître se mit en marche, guidant notre groupe, qui l'accompagnait docilement. Grand, brun, la physionomie ouverte, les traits réguliers, Canterel, avec sa fine moustache et ses yeux vifs où brillait sa merveilleuse intelligence, accusait à peine ses quarante-quatre ans. Sa voix chaude et persuasive donnait beaucoup d'attrait à son élocution prenante, dont la séduction et la clarté faisaient de lui un des champions de la parole.




La novela de Raymond Roussel puede leerse en línea, en forma de hipertexto, pulsando en el enlace: Locus Solus

3 comentarios:

Javier Moreno dijo...

Los museos de autómatas son terroríficos. Me pregunto si eso estará relacionado de alguna manera con la teoría del Uncanny Valley.

Sea como sea, esta película -durante los pocos minutos que me mantuve despierto- me produjo escalofríos.

Anónimo dijo...

No me sirve el link hacia el libro. ¿Podría verificarlo?

Portnoy dijo...

Al parecer el texto ha desaparecido